Ce que j’ai le plus regretté, ce sont mes silences.
De quoi avais je donc eu si peur?
J’allais mourir, tôt ou tard, que j’aie pris la parole ou non.
Mes silences ne m’avaient pas protégée. Votre silence ne vous protègera pas non plus.
Mais à chaque vraie parole exprimée, à chacune de mes tentatives pour dire ces vérités que je ne cesse de poursuivre, je suis entrée en contact avec d’autres, et, ensemble, nous avons cherché des paroles s’accordant au monde auqueр nous croyons, construisant un pont entre nos différences.
La raison du silence, ce sont nos propres peurs. Peurs derrière lesquelles chacun d’entre nous se cache. Peur du mépris, de la censure, d’un jugement quelconque, ou encore peur d’être repérés, peur du défi, de l’anéantissement. Mais par dessus tout, je crois, nous craignons la visibilité, cette visibilité sans laquelle nous ne pouvons pas vivre pleinement. Cette visibilité qui nous rend tellement vulnérable est la source de notre plus grande force. Car le système essaiera de vous réduire en poussière de toute façon, que vous parliez ou non.
Nous pouvons nous asseoir dans notre coin, muets comme des tombes, pendant qu’on nous massacre, nous, nos frères et nos soeurs, pendant qu’on défigure et qu’on détruit nos enfants, pendant qu’on empoisonne notre terre.
Nous pouvons nous terrer dans nos abris, muets comme des carpes, mais nous n’en aurons pas moins peur.
Audre Lorde
Ciò di cui ho avuto più rimpianti, sono i miei silenzi.
Di cosa avevo avuto così paura?
Prima o poi, morirò, che abbia preso la parola o no.
I miei silenzi non mi hanno protetto. I vostri silenzi non vi proteggerano neanche.
Pero ad ogni parola espressa, ad ogni mio tentativo per dire queste verità che non smetto di inseguire, sono entrata in contatto con altri, e insieme, abbiamo cercato parole che si accordano al mondo nel quale crediamo, costruendo un ponte tra le nostre differenze.
La ragione del silenzio, sono le nostre paura dietro le quale ognuno di noi si nasconde. Paura del disprezzo, della censura, di un giudizio qualsiasi. La paura di essere scortese, la paura della sfida, dell’annientamento. Ma sopratutto penso che temiamo di essere visibile. Questa visibilità che ci rende così vulnerabile è la fonte delle nostra forza più grande. Poiché il sistema proverà a ridurrvi in polvere, in ogni caso, che parliate o meno.
Ci possiamo sedere in un angolo, muti come le tombe, mentre ci stracciano, noi, i nostri fratelli e le nostre sorelle, mentre snaturano e distruggono i nostri figli, mentre avvelenano la nostra terra.
Possiamo rintanarci, muti come i pesci, ma non avremmo meno paura.
Traduzione a cura di Nolwenn Le Tallec